Pour toi Nat!
Mireille Mathieu est une chanteuse française née le 22 juillet 1946 à Avignon (Vaucluse).
Révélée en 1965 au cours d’un télé-crochet, elle est l’archétype de la chanteuse populaire des années 1960 et 1970, période où elle connaît ses plus grands succès discographiques de « Mon credo » composé par Paul Mauriat et écrit par André Pascal en 1966 à « Une femme amoureuse » en 1980.
À partir du milieu des années 1980, elle privilégie sa carrière internationale dans de nombreux pays où elle est considérée comme un symbole de la chanson française.
Elle a vendu plus de 20 millions de disques dans le monde et a enregistré et chanté plus d’un millier de chansons dans 11 langues (français, allemand, anglais, espagnol, italien, russe, finnois, japonais, chinois, catalan et provençal).
Elle a fêté, en novembre 2005, ses quarante ans de carrière sur la scène de l'Olympia où elle s'est produite pour la huitième fois.
On a coutume de dire que la vie de Mireille Mathieu est un véritable conte de fées.
En effet, rien ne prédisposait cette fille de tailleur de pierre (son père Roger a même réalisé la tombe d'Albert Camus) contrainte d’aller travailler dans une usine d’enveloppes à l’âge de quatorze ans pour aider sa famille, à devenir l’une des chanteuses les plus populaires de la seconde partie du XXe siècle dans le monde.
Elle s’éveille cependant à la chanson dès son enfance avec son père, un baryton, fan d’opéra et de grandes voix. C’est la découverte d’Édith Piaf qui lui montre la voie : elle sera chanteuse.
Avec obstination, elle se présente trois années consécutives au concours « on chante dans mon quartier » organisé par la mairie d’Avignon et le remporte en 1964 avec « La Vie en rose » qui est encore aujourd’hui, la chanson fétiche qu’elle chante dans tous ses concerts.
L’adjoint au maire d’Avignon, Raoul Colombe, décide de soutenir sa vocation.
Il la fait participer à de nombreux galas locaux et l’inscrit au fameux « Jeu de la Chance », le télé-crochet de la mythique émission « Télé Dimanche » de Raymond Marcillac.
Et c’est le 21 novembre 1965, que des millions de téléspectateurs français découvrent, médusés, ce petit bout de femme vêtu de noir qui interprète la chanson de son idole Édith Piaf « Jezebel ».
Elle est plébiscitée sept semaines de suite par le public et le grand imprésario Johnny Stark prend en main sa carrière.
Dès lors, les chansons, les succès, les concerts dans le monde entier s’enchaînent à un rythme effréné.
Après un premier Olympia en décembre 1965 en lever de rideau de Dionne Warwick et Sacha Distel, elle s’y produit en vedette dès 1966, accompagnée par Paul Mauriat, auréolée de ses premiers succès : « Mon Credo » (plus d’un million d’exemplaires écoulés), « Qu’elle est belle », « Viens dans ma rue » (André Pascal/Paul Mauriat).
Ses ventes de disques sont phénoménales pour l’époque.
Autre originalité, le retentissement du succès de Mireille en France dépasse rapidement les frontières et dès 1966, elle participe au célèbre « Ed Sullivan Show » aux États-Unis.
Elle est parrainée par Maurice Chevalier auquel elle consacrera une chanson hommage en 1980 Le canotier de Maurice Chevalier et le cinéaste/documentariste François Reichenbach tourne Le Conte de fée de Mireille Mathieu qui est diffusé fin 1966 à la télévision française.
Ce film montre en particulier sa rencontre avec Maurice Chevalier et son premier voyage aux États-Unis.
Son image de chanteuse « officielle », « voix de la France » se construit dès cette époque avec l’interprétation de « Paris en Colère ».
Écrite par Maurice Vidalin sur la musique composée par Maurice Jarre pour le film de René Clément « Paris brûle-t-il ? », la chanson est, dès sa sortie, un immense succès et est encore aujourd’hui la chanson symbole de la libération de Paris, au point que, en 2004, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, lui demande de la chanter devant l’hôtel de ville en présence du Président Jacques Chirac pour les célébrations du soixantième anniversaire de la libération de Paris.
En 1967, c’est l’adaptation en français du succès d’Engelbert Humperdinck « The Last Waltz » sous le titre « la Dernière Valse » qui lui ouvre les portes des charts du Royaume-Uni et l’honneur de participer pour la première fois à la « Royal Performance » devant la reine Elizabeth II. (Elle s’y produira deux autres fois au cours de sa carrière.)
Elle participe, à la fin des années soixante, à de très nombreux shows au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis qui lui permettent de se confronter à Tom Jones, Dusty Springfield, Burt Bacharach, Cliff Richard, Danny Kaye, Des O’Connor, John Davidson, etc.
Le compositeur de « la Dernière Valse », Les Reed, lui concocte de nombreuses chansons, qu’elle interprète en français et/ou en anglais dont les célèbres « Bicyclettes de Belsize » lui permettant d’élargir son répertoire musical.
Après de nombreux succès en français (« J’ai gardé l’accent », sur un texte de Gaston Bonheur en 1968 ; « La première étoile » écrite par André Pascal sur une musique de Paul Mauriat en 1969, qui sera reprise en suédois par Agnetha Fältskog avant qu’elle ne rejoigne le groupe ABBA), Mireille se fait connaître du public allemand, en 1969, avec « Hinter den Kulissen von Paris ».
Durant toutes les années 1970, ses succès dans la langue de Goethe composés et arrangés pour la plupart par Christian Bruhn vont se succéder et faire d’elle le symbole de l’amitié franco-allemande initiée par Konrad Adenauer et le Général de Gaulle.
Quelques-uns de ses succès allemands sont également des succès en France et dans de nombreux pays : « Acropolis Adieu » (1971), « Santa Maria de la Mer » (1978), « Mille Colombes » (1977) [ces deux dernières avec le concours des célèbres Petits Chanteurs à la Croix de Bois dans les chœurs] et « La Paloma Adieu » qui, en 1973, est un succès dans toute l’Europe, aussi bien dans la version allemande que française.
Cette année-là, son passage à l’Olympia durant près d’un mois est un triomphe tant public que critique.
C’est à Mireille Mathieu que Francis Lemarque et Georges Coulonges font appel pour interpréter la chanson titre de leur fresque musicale sur Paris, « Paris Populi ».
Deux réalisateurs français la sollicitent pour apparaître dans leurs films.
Jacques Demy la filme à Bobino chantant « Paris Perdu » sur une musique de Michel Legrand devant Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni dans « L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune ». Michel Legrand qui signe également la chanson d’ouverture de « Pour le meilleur ou pour le pire ».
Claude Lelouch lui offre une apparition dans son célèbre film « La bonne Année » ainsi que la chanson titre du film écrite par Francis Lai.