Lexique de jardinage

G

GREFFES

Greffe à l'anglaise
Cette greffe se pratique lorsque le sujet et le rameau sont exactement d'égale grosseur.
On coupe l'un et l'autre en biseau bien net, on fait à chacun deux entailles, l'une à l'extrémité et l'autre au commencement du biseau, puis on les ajuste de manière à ce que les entailles étant entrées les unes dans les autres, les écorces se rejoignent bien.
On enveloppe le tout de terre glaise, recouverte d'un linge maintenu par des liens tendres.
Cette greffe convient à la vigne, aux arbres précieux et, pour qu'elle réussisse bien, il faut qu'il y ait ressemblance dans le bois.
Il n'est pas indispensable que la saison de la feuillaison soit la même, puisque la greffe s'alimente par le sujet.

Greffe en anneau (dite greffe au coin du feu)
On fait deux incisions circulaires, à égale distance, en dessus et en dessous d'un œil formé.
On pratique du côté opposé à cet œil une incision longitudinale comprise entre les deux incisions circulaires et les reliant.
Avec la spatule du greffoir, on doit détacher cet anneau d'écorce, puis enlever du sujet où l'on veut placer la greffe un anneau semblable à celui du rameau et de la même hauteur.
On place l'anneau d'écorce, servant de greffe, sur la partie du sujet, en observant que les deux extrémités de l'anneau se rejoignent bien.
On ligature ensuite avec une lisière en étoffe ou du raffia, en ayant soin de ne pas couvrir les yeux qui se trouvent sur la greffe.

Greffe en approche
Cette greffe réussit sur toute sorte d'arbres : pour la pratiquer, il faut que les sujets soient assez rapprochés pour pouvoir croiser quelques-unes de leurs branches.
On ne l'emploie guère que pour les arbres délicats, la. plupart du temps cultivés en pots.
On peut ainsi facilement rapprocher et maintenir a niveau les branches que l'on veut greffer ou, pour mieux dire souder ensemble.
On les choisit de grosseur égale, on les entame toutes deux à mi-moelle et, après les avoir appliquées l'une sur l'autre et avoir bien fait coïncider les écorces on coupe au-dessous de la soudure, mais en plusieurs fois, la branche de l'arbre que l'on veut propager.
Pour que cette greffe réussisse, il ne faut pas remuer les arbres pendant que le travail de la soudure s'accomplit et, plus tard, il ne faut la faire qu'avec beaucoup de précautions.
On emploie aussi la greffe en approche pour remplacer une branche manquante dans les arbres à forme régulière.
Le rameau à greffe est pris alors sur l'arbre même.

Greffe en couronne
Cette greffe se pratique de préférence sur les gros arbres, mais plus tardivement que la greffe en fente.
Au premier mouvement bien prononcé de la sève les greffons doivent être coupés en hiver et enterrés au nord.
Le tronc de l'arbre à greffer est coupé comme pour la greffe en fente et
les greffons, taillés en biseau allongé, sont introduits à l'aide de la spatule
du greffoir, entre l'écorce et l'aubier du sujet.
On place à environ 10 cm l'un de l'autre, autant de greffons que la
circonférence de l'arbre le permet.
On ligature fortement et l'on mastique avec soin.
Lorsque ces greffes ont pris, on laisse développer celles qui sont utiles à la forme de l'arbre et les autres sont pincées ou coupées ras du tronc.
On laisse trois greffes pour la palmette, quatre ou cinq pour le gobelet, une seule pour la pyramide.
Cette greffe en couronne, trop peu usitée, est précieuse pour restaurer
les vieux arbres, auxquels elle donne une nouvelle vigueur.

Greffe en écusson
Cette greffe est une des plus usitées, elle convient à tous les arbres dont l'écorce est épaisse et facile à détacher.
Si on la pratique au printemps, elle est dite à œil poussant ; si c'est au mois d'août ou en automne, elle se nomme à œil dormant.
L'écusson qui doit son nom à la forme d'un écu, consiste en une plaque d'écorce garnie, vers son milieu, d'un œil bien constitué, muni de la portion du pétiole conservé et à laquelle adhère en dessous une couche très mince d'aubier.
Cette plaque d'écorce s'obtient aisément en faisant, au-dessus de l'œil choisi sur l'anneau qui doit servir de greffe, une incision à l'aide de la lame du greffoir, que l'on glisse entre l'écorce et l'aubier.
On fait en même temps, sur l'écorce du sujet, une incision transversale, puis au-dessous une seconde incision longitudinale, ce qui forme un T.
On glisse sous les lèvres de ces incisions la spatule du greffoir, afin de
soulever l'écorce du sujet, puis on introduit l'écusson entre les lèvres, en le faisant glisser entre l'écorce, et le bois.
On rabat ensuite sur l'écusson les deux lèvres, en appuyant de chaque côté.
On ligature ensuite avec une lisière en laine ou un brin de sparterie battue appelé auffe, ou avec du raffia.
Au. bout de 10 à 15 jours, ou doit se rendre compte si la greffe a réussi et, dans ce cas, on dé-serre un peu la ligature, pour ne pas gêner la circulation de la sève.
Lorsque la greffe est devenue plus forte, on coupe la tête ou le chicot du sujet greffé.
Pour bien réussir cette greffe, il faut que la sève soit en pleine circulation.
On reconnait la réussite de cette greffe lorsque le pétiole laissé adhérent à
l'œil, se détache facilement.
Si, au contraire, il sèche sans se détacher, c'est un indice que la greffe n'a pas réussi.

Greffe en fente
On fait la greffe en fente à l'époque où la sève commence son mouvement, à la fin février ou au commencement de mars, plus tôt ou plus tard, suivant l'état de la température ou de l'espèce d'arbre. (Dans nos contrées, on la fait aussi en automne).
La greffe en fente est une des plus faciles et des plus sûres, voici comment on procède :
Après avoir choisi sur l'arbre qui doit servir de porte-greffe les plus forts rameaux de l'année précédente et garnis d'yeux si on désire en
garder, on scie horizontalement et nettement à la hauteur choisie le tronc du sujet sain et vigoureux qu'on veut greffer. (Rafraîchir avec un instrument tranchant la partie du tronc qui a été sciée).
On y fait, au milieu, une fente longitudinale, que l'on tient ouverte avec un morceau de bois dur, puis on insère à chaque bord de la fente une greffe ou greffon dont on a coupé bien net, en biseau, l'écorce de la partie inférieure qui rentre jusqu'au premier œil, de façon qu'il ne reste d'écorce que du côté de cet œil.
La greffe doit avoir deux ou trois yeux.
Pour que l'opération. réussisse, il est essentiel que les parties intérieures
du sujet et du greffon soient bien unies et en contact immédiat.
Lorsque le sujet est gros et vieux, on peut faire deux fentes et y placer quatre greffes.
On achève l'opération en mettant sur l'extrémité inférieure de la greffe, aussi bien que sur toute la fente, de la cire ou mastic à greffer, afin de préserver les plaies du contact de l'air et d'éviter que la fente médiane ne serve de refuge aux insectes.

Greffe en fente liée
Pour ce genre de greffe, on fend peu le sujet ; il faut seulement pratiquer une entaille triangulaire qui pénètre jusque dans l'aubier et tailler aussi la greffe en forme de triangle, de manière à l'enchâsser dans cette sorte de rainure.
On doit après mastiquer comme pour la fente ordinaire.
Cette greffe est assez employée dans le Midi mais bien plus dans le Nord, elle réussit presque toujours bien.

Greffe herbacée
Dans cette greffe, on réunit les parties herbacées.
Les tissus élémentaires se soudent facilement et la reprise a lieu en peu de jours.
C'est en été, lorsque les bourgeons sont assez vigoureux que l'on pratique cette greffe sur les pêchers ou la vigne.
On l'emploie pour remplacer une branche morte sur les arbres fruitiers bien conduits.
On commence par creuser à la partie que l'on désire regarnir, une rainure de 5 cent. de longueur sur un demi centimètre de largeur.
On prend sans la détacher du sujet, une branche à proximité de l'endroit où l'on veut opérer et on la réunit à la partie choisie comme pour la greffe en approche.
On emploi cette greffe aussi pour les arbres verts et résineux.
Elle se pratique au printemps, mais elle peut varier d'époque suivant le sujet, quelquefois on la pratique en serre sous cloche.

P

PINCER
Couper
l’extrémité d’une tige ou d’un rameau pour favoriser la pousse de tiges
secondaires. Cette ramification donne une plante plus touffue et plus
fleurie.