Le
théâtre désigne à la fois l'art de la représentation dramatique, un genre littéraire particulier (voir
théâtre genre littéraire) et le
bâtiment dans lequel se déroulent les spectacles de théâtre (voir
théâtre genre bâtiment).
Jadis, le mot désignait également la
scène ou le
plateau, c'est-à-dire toute la partie cachée du public par le
rideau.
Au sens figuré, «théâtre» désigne un lieu où se déroule une action importante (par exemple, un
théâtre d'opérations militaires).
Aujourd'hui, à l'heure des
arts dits pluridisciplinaires, la définition de l'art du théâtre est de plus en plus large (jusqu'à se confondre avec l'expression
spectacle vivant), si bien que certains grands
metteurs en scène n'hésitent pas à dire que pour qu'il y ait théâtre, il suffit juste d'avoir un
lieu, un
temps, un
acte et un
public.
Il s'agit de
spectacles dans lesquels des
acteurs incarnent des personnages pour un regard extérieur (le
public), dans un temps et un espace limités.
Les dialogues écrits sont appelés
pièces de théâtre, mais il peut y avoir également du théâtre sans texte écrit ou même sans aucune parole.
Dans la création contemporaine les frontières entre les différents
arts de la scène (théâtre,
mime,
cirque,
danse...) sont de plus en plus ténues, si bien que certains professionnels n'hésitent pas à remplacer le mot
théâtre par les mots
spectacle pluridisciplinaire, ou
spectacle vivant, mettant ainsi l'accent sur le métissage des disciplines.
Origine Le théâtre de Taormina, vision que donne
Gustav Klimt du
théâtre grec antiqueC'est d'abord à l'époque
grecque antique qu'apparaît le
theatron (θέατρον, qui vient de θεάομαι : regarder, contempler).
Il désigne alors l'hémicycle destiné aux spectateurs, un théâtre est donc à l'origine un lieu d'où le public observe un spectacle.
À la
Renaissance, la signification s'étend non seulement à l'ensemble de l'
édifice de spectacle, scène comprise, mais également à l'art dramatique.
Ce n'est qu'après la période du
théâtre classique que le terme désigne aussi la
littérature écrite spécialement pour la représentation théâtrale.
Le théâtre est né en Grèce, où des concours tragiques existent depuis le
VIe siècle av. J.-C..
Il est apparu à Rome à la fin du
IIIe siècle av. J.-C. Les représentations font partie des «
jeux» (
ludi), fêtes officielles de la cité.
À Rome, on édifie d'abord des théâtres en bois, où seuls les spectateurs des premiers rangs sont assis, puis des théâtres en pierre : théâtre de
Pompée en
55 av. J.-C., de
Balbus en
13 av. J.-C., de
Marcellus en 13 ou
11 av. J.-C. En
Campanie, par exemple à
Pompéi, on construit des théâtres en pierre dès le
IIIe siècle. À l'époque impériale, chaque ville romaine a son théâtre, comme
Ostie en Italie,
Orange en Gaule,
Sabratha en Afrique...
Le premier théâtre a sans doute été une aire de battage pour le blé : les paysans, à la fin des moissons, y jouaient des saynètes en l'honneur de
Dionysos, le dieu du Vin et du Théâtre.
Puis, on construisit des théâtres en bois, fragiles, sensibles au feu et où seuls les spectateurs des premiers rangs sont assis.
A partir du
Ve siècle, les théâtres sont construits en pierre, souvent à dos de colline.
Dans le théâtre romain, plus anciennement dans le théâtre grec, les acteurs portaient un
masque : cet accessoire leur permettait d'être mieux vu des spectateurs assis sur les gradins parfois éloignés et d'en être mieux entendus, leur voix étant amplifiée comme par nos modernes porte-voix.
Il y avait des masques tragiques (un visage triste), comique (un visage fendu d'un large rire) et même des masques doubles (un côté tragique, un côté comique) ; les acteurs qui se servaient de ces derniers devaient jouer de profil !
L'acteur (exclusivement masculin) porte aussi des vêtements aux rembourrages voyants et une coiffure très en hauteur qui sont censés évoquer le gigantisme des dieux et des héros qu'il incarne
L'acteurL'
acteur de théâtre est difficile à définir car dans notre vie quotidienne nous sommes tous acteurs.
Mais plutôt des acteurs sociaux, car nous vivons en société.
Nous changeons de rôle plusieurs fois par jour : au travail, en famille, entre amis, etc.
Ces rôles font partie de notre être, ils sont constituants.
Mais nous exagérons parfois le jeu.
Les rôles sociaux sont indispensables : ils donnent de la cohérence à la société, donnent une place à chacun. Ils sont rassurants.
Le réel acteur de théâtre ne joue en général qu'un seul rôle à la fois, clairement défini, cohérent et généralement bien plus que dans la vie réelle.
L'acteur sait qu'il n'est pas réellement le personnage.
Les rôles de théâtre ne sont donc pas constituants.
Un acteur s'investit cependant dans son rôle avec sa personnalité et son vécu.
C'est souvent cela qui rend le rôle plus fort, meilleur.
Il n'empêche que certains acteurs sont accusés de trop jouer tous leurs personnages de la même manière, de
cabotiner.
Ce problème du
paradoxe sur le comédien est clairement exposé par
Diderot.
Le metteur en scène Le metteur en scène au théâtre prend une réelle dimension à la fin du
XIXe siècle.
Il acquiert la place de «maître du plateau».
Ce bouleversement est notamment provoqué par
Constantin Stanislavski, auteur et metteur en scène russe né en
1863 à
Moscou, qui va, à 35 ans, créer avec
Vladimir Nemirovitch-Dantchenko le Théâtre d'Art de Moscou.
Il y crée des spectacles de
Tchekhov notamment (
Les Trois Sœurs, 1900) et y enseigne une nouvelle pratique du théâtre basée sur le travail corporel, le travail physique et le refus du jeu conventionnel.
Ce « système » (nom donné, par les contemporains, à sa façon de travailler) qu'il décrit dans son livre,
La formation de l'acteur, influence ses successeurs, dont
Valère Novarina,
Claude Régy ou encore
Jean Vilar qui, dans la préface du roman, expose qu'«
il n'est pas de comédien authentique qui n'ait, un jour ou l'autre, emprunté, sciemment ou non, quelques-uns des sentiers » du livre de Stanislavski.