C'est en Picardie, à Amiens, que
Albin de la Simone voit le jour en décembre 1970. Et c'est aussi à cette région qu'il doit son nom puisque La Simone est tout simplement une rivière de l'Aisne. Avec un père clarinettiste de jazz, le jeune Albin ne peut que tomber dans le grand bain musical dès son plus jeune âge ! Et c'est dans ce style musical - ô combien technique - qu'il commence à faire ses gammes. Elevé aux côtés de sa sœur, il étudie le piano pendant trois ans dans la maison familiale de Montigny sur L'Hallue.
La maman d'Albin de la Simone lui a, quant à elle, transmis très tôt son goût pour les belles choses, notamment l'art et la littérature. Entre deux cours de piano, le garçon dévore l'œuvre de Boris Vian avant de se tourner vers le dessin, au point d'intégrer une école d'art située en Belgique. Il y décroche un diplôme à l'âge de dix-sept ans et met le cap sur Paris. Là, il s'inscrit au Conservatoire, en section "Orchestre et Arrangements", et compte bien y peaufiner son style en côtoyant des chanteurs issus du Studio des Variétés.
C'est ainsi qu'il accompagne
Clara Finster pendant six ans alors qu'au départ, cette collaboration n'était prévue pour durer que le temps d'une soixantaine de concerts… A cette époque, Albin n'a qu'un but : devenir musicien de jazz. Et la route lui semble bien longue. C'est en 1998 que
Albin de la Simone rencontre Jérôme Goldet, musicien et arrangeur. Ce dernier lui présente divers chanteurs de sa génération comme les deux
Matthieu : Chédid (M) et Boogaerts. Ces rencontres agissent comme un véritable déclic pour le jeune Picard. Pourquoi s'entêter à vouloir percer à tout prix dans un milieu fermé alors qu'il y a tant d'autres horizons musicaux à explorer ?
Albin de la Simone se convainc alors de délaisser le jazz au profit d'autres sonorités. Et les premiers contrats ne tardent pas à tomber. La chanteuse
Nina Morato est la première à lui faire confiance bientôt suivie par
Matthieu Boogaerts, Jean-Louis Aubert, Alain Chamfort, Angélique Kidjo, Adamo, Arthur H… Le Malien Salif Keita l'emmène carrément avec lui lors de sa tournée mondiale. Pianiste de studio ou de scène, arrangeur à ses heures, il engrange dès lors une expérience inestimable. Il va même jusqu'à composer des bandes pour un
boys band qui aura son heure de gloire, les 2B3 ! Il n'hésite pas non plus à passer une partie de la nuit en studio et le fruit de son travail interpelle vite ses proches. A commencer par
Jipé Nataf, l'ancien leader des Innocents et de quelques uns des artistes déjà cités…
Tous ces collaborateurs lui mettent le pied à l'étrier et
Albin de la Simone connaît une première consécration lorsque l'un de ses maîtres à penser,
Alain Souchon, l'invite à jouer en première partie de ses concerts en 2003. Des sets acoustiques au cours desquels le jeune homme propose de découvrir des pièces appelées à figurer sur son véritable premier album. L'accueil du public est enthousiaste et l'incite à persévérer. Albin quitte d'ailleurs prématurément Souchon pour finaliser l'enregistrement de cet opus.
C'est le 16 septembre 2003 que paraît ce disque qui porte sobrement le nom de son auteur.
Albin de la Simone rend la monnaie de sa pièce à
Alain Souchon en l'invitant à chanter avec lui sur un titre. A l'image de ce dernier, qu'il qualifie gentiment de "Dandy de cent ans" dans "Patricia", il nous offre des textes amusants et décalés. Les mélodies sont soignées et dénotent déjà une certaine maturité. Parmi les autres invités, on note la présence d'une Feist qui ose chanter en français ("Elle aime") et de
M, curieusement muni d'un banjo pour les besoins de "Ton pommier". Pour que l'ensemble ait de la constance, la réalisation artistique est confiée à Renaud Letang (Souchon, Manu Chao…).
Albin de la Simone reprend alors le chemin de la scène en ouvrant notamment des concerts de
Cali puis en participant aux Francofolies de Montréal et à celles de La Rochelle. Nous sommes toujours en 2003 et l'un des temps forts de son récital charentais est son duo avec
Jeanne Cherhal sur "Ces mots stupides", l'adaptation d'un morceau de
Frank et Nancy Sinatra, déjà popularisé en français par
Sacha Distel et remis au goût du jour un an plus tôt par
Robbie Williams et Nicole Kidman ("Somethin' Stupid"- sur la bande originale du film "Moulin Rouge"). Une association appelée à trouver un prolongement en studio… C'est en effet l'un des temps forts de son second album intitulé "Je vais changer".
Albin de la Simone semble prendre tout le monde à contre-pied avec ce titre à priori annonciateur de changement. Il ne modifie pourtant en rien son stylé décalé et c'est une douzaine de nouvelles chansons qui arrive dans les bacs le 03 mai 2005.
La seule évolution notable réside dans l'apparition, pour le moins remarquée, des guitares, quasiment absentes du précédent album. On note ainsi des sonorités nouvelles chez lui, principalement sur des morceaux comme "Avril 4000", "Demonia" ou "Notre homme". Alors oui ! Comme l'indique la chanson d'ouverture : "J'ai changé"… en bien ! Son public aussi s'est transformé, surtout en s'élargissant.
Albin de la Simone se permet en outre une belle reprise de "Elle fréquentait la rue Pigalle", immortalisée par Edith Piaf. Mais que les fans de la première heure se rassurent, le piano n'est pas délaissé pour autant puisque l'album se termine par une vingtaine de minutes réservées à l'instrument fétiche du Picard...
Depuis,
Albin de la Simone poursuit son petit bonhomme de chemin et, entre deux concerts, continue de prêter main forte à quelques camarades. On peut ainsi reconnaître son clavier chéri sur la "Caravane" de
Raphaël, le très grand succès discographique de l'année 2005. Il joue aussi les pigistes de luxe pour son copain
Matthieu Boogaerts ("Michel"), sur le premier album éponyme de Monsieur Clément et accompagne
Jipé Nataf dans la compilation "Oh ! Hé ! Hein ! Bon !" en hommage à
Nino Ferrer. Il fait également partie des têtes d'affiche des Francofolies de Montréal en juillet de cette même année.
Parmi les autres collaborations notables
d'Albin de la Simone dans les années 2000, citons les albums de Myrtille, "Murmures", et de Jipé Nataf, "Plus de sucre", la compilation de
Jean Louis Aubert, "Comme on a dit" (le titre inédit "Qu'allons nous leur laisser ?"), ou les dernières productions de Adamo, "Zanzibar" et
Alain Chamfort, "Le plaisir".