Il est une façon particulière de vivre en ville à Bordeaux, habiter dans une échoppe.
Dès le XVème siècle Bordeaux possède des échoppes où travaillent et vivent commerçants et artisans, au XVIIIème siècle les bordelais vont transformer ces échoppes et les consacrer quasi exclusivement à l'habitat en en faisant des maisons de ville.
Un art de vivre bordelais, de par la convivialité à laquelle prédispose l'alignement des échoppes dans les quartiers, au bord des rues.
En France et dans le monde, "échoppe" est synonyme de boutique.
Rien de cela à Bordeaux, ni travail, ni négoce dans les échoppes.
Les bordelais y vivent tout simplement.
De nombreux quartiers possèdent leurs rues spécifiquement à "échoppes", au départ réservées aux classes ouvrières et populaires, elles devinrent au fil des siècles "maisons bourgeoises" et le sont restées depuis.
Construites entre le second empire et 1930, les échoppes bordelaises se définissent comme étant des maisons basses (de plain pied), à développement en profondeur, à façade en gouttereau donnant sur rue, à toiture à deux pentes couvertes en tuiles et ligne de faîtage parallèle à la façade.
Celle-ci, en pierres de taille calcaires, de 5 à 20 m de large, est souvent ornée de motifs sculptés au-dessus des ouvertures ou en bandeau.
Si les échoppes bordelaises sont généralement dépourvues d'étage, elles possèdent toutefois une cave.
Selon l'ordonnance de la façade, on distingue :
- les échoppes simples (entre 5 et 6 m de façade), qui ont un couloir
latéral desservant une chambre côté rue, une pièce sombre et la salle
commune côté cour
- les échoppes doubles (entre 8 et 10 m de façade), qui ont un couloir
central desservant les diverses pièces de part et d'autre.
Un jardin à l'arrière, potager ou d'agrément, et un puits complétaient l'installation.
L'architecture, l'espace intérieur très particulier avec souvent un jardin de ville, en font des biens immobiliers, des maisons uniques.
L'échoppe bordelaise est un type de maison urbaine communément répandu dans la ville de Bordeaux.
Au recensement effectué en 1995, il y avait près de 11 000 échoppes à Bordeaux.
L'échoppe bordelaise n'est pas sans présenter des similitudes de plan et de forme avec d'autres habitations populaires construites à la même époque dans d'autres villes du Sud-ouest, à Toulouse par exemple.